Joga Bonito no fim de semana, c’est un évènement organisé par Nuno de Sul da Bahia du 6 au 8 Février 2015. Je commencerai par la fin car, c’est en allant remercier professeur Nuno pour ce week-end de plus de 10h de rodas, le dimanche soir, qu’il en a fait un résumé simple et réaliste: » Le titre de l’événement a très bien défini ce week-end, nous étions réunis pour faire de beaux jeux en fin de semaine, personne n’était là pour se prouver mais pour soutenir un projet au Burkina Faso. » Et c’était exactement ça!
Pour participer à ces rodas, il suffisait d’apporter des affaires scolaires en soutien à l’association KOLON KANDYA, qui utilise la capoeira comme un instrument de cohésion sociale et de prévention des problèmes de jeunesse en Afrique. Le projet est mené par Lucas Malaspina, sous la direction de professeur Pedro.
Je suis arrivée en retard le vendredi 6 au soir après m’être presque perdue dans le froid parisien. Mais j’ai vite été réchauffée par l’ambiance familiale Sul da Bahia.
Je me suis quand même demandé pendant 2 minutes si c’était bien roda ouverte, ne voyant que des logos vert puis après avoir trouvé le regard complice de moniteur Bom Cabelo, j’ai salué professeur Nuno qui finissait son speech sur les retardataires… ouf ça ne valait pas pour moi lol, le luxe des invités, ils sont toujours pardonnés (ou presque), et je suis allée me changer.
Une poignée de main aux inconnus avec de grosses cordes afin de rester polie et éviter de manger pour rien dans la roda, et des bises ou des sourires aux amis… comme d’hab. Dans la roda, l’ambiance monte petit à petit, les jeux sont chouettes, l’énergie bien présente. Je découvre trois professeurs, David (d’Autriche), Ronald et Pedro (d’Italie) et c’est la bonne surprise. Super axé, super niveau et un sourire omniprésent, que demander de plus? … Bah de retrouver des connaissances rencontrées l’année passée en Italie… c’est ça qui est bon, une Capoeira pour le monde entier… J’adore!
Des autrichiens et des italiens avaient fait le voyage. Cette roda qui « pego fogo » m’a donc convaincue de poursuivre l’événement et d’y aller le samedi.
Sans regret… Pour moi, le meilleur des 3 jours. Au top… Dans une petite salle, pour plus de chaleur, 4h de roda non-stop et sans aucun déclin d’axé. Je n’en reviens pas, le temps file et je ne fatigue pas, l’énergie me porte complètement. Le genre de roda qui te coupe de la réalité et qui t’embarque pour un voyage sans destination précise, indescriptible… a capoeira é magica!
En reprenant le chant phare de l’événement chanté par professeur Ronald, un seul mot d’ordre: « Eu vou vadiar » (ok il y en a trois). Il en découle des jeux incroyables, des séquences émotions (je repense à Nuno jouant avec Tiago, son fils, et leurs regards… pfffff) et des moments de rigolades. Il y avait tous les ingrédients. Fallait vraiment être là. Cette ambiance familiale qui persiste, tout le monde est à l’aise et ça se sent!
Avec plus d’invités, plus de groupes, professeur Faisca est venu ainsi que professeur Deitado qui nous a fait de très belles photos, instructeur Pimpolho et instructeur Nativo et d’autres encore en plus de nos Sul da bahia vedettes (instructeur Peninha, Moniteur Bom Cabelo, Michou et Jabuti…). Evidemment, en 4h de roda et en formant un grand cercle où deux couples de jogadores peuvent se rencontrer, tout le monde a pu s’exprimer, se lâcher et en prendre plein la tête et le body. Aucune frustration ne s’est fait sentir et ça aussi ça a joué sur l’humeur générale… Alégria totale.
J’espère garder longtemps le souvenir de ce samedi et de ses sensations qu’il fallait vivre car je n’aurais pas le vocabulaire adéquat pour vous les décrire.
Et donc, après ça, comment ne pas en redemander le dimanche?
Cela se passait dans un gymnase, ce que je n’aime pas car trop grand pour préserver un axé condensé mais malgré tout, ça l’a fait.
L’ambiance était moins « caliente » (« quente » pour rester dans le portugais) mais pour finir ce week-end c’était bien. Il y avait moins de participants, c’était comme pour se dire au revoir en douceur. On sentait fortement les liens entre chacun, entre ceux qui se connaissent depuis des années et ceux qui étaient contents de s’être rencontrés… et l’on avait l’impression du jeu de la dernière chance, si ce n’est pas aujourd’hui, ce ne sera pas demain.
Nous étions détendus car nous avions déjà passé beaucoup d’heures ensemble mais toujours avec cette volonté d’en profiter. Encore de beaux jeux, de beaux chants, de beaux regards pendant 4h. Un week-end qui s’achevait avec un petit air de nostalgie mais un grand contentement général.
Vous avez compris, moi j’ai adoré. A tel point que j’irai au festival d’hiver organisé par mestrando Maxuel à la fin du mois et en Italie chez professeur Pedro le mois prochain.
Vive la capoeira!
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