Julien Terrin, anthropologue, a écrit en 2011 un mémoire de recherche intitulé : Salvador de Bahia, la Mecque de la Capoeira. Dans les semaines à venir, nous publierons des extraits d’une interview qu’il a accordé à Julien Bouisset lors de l’évènement « Capoeira: danse et combat », en février 2012 à la Cité de la Musique. En voici le premier!
Pourquoi surnommez-vous Salvador de Bahia, au Brésil, « la Mecque de la Capoeira » ?
Julien Terrin : En réalité, je n’ai fait qu’emprunter un terme très employé au sein du monde de la Capoeira. Cette expression popularisée par Gilberto Gil lors d’un discours prononcé devant les Nations Unies en Août 2004 reflète bien les enjeux propres au champ de la Capoeira. Elle permet d’illustrer le phénomène de territorialisation / déterritorialisation des pratiques culturelles. En effet ce paradoxe mettant en scène la question identitaire est très courant. On peut penser qu’en sortant de l’échelle locale, une tradition perd de son sens en s’exportant. Pourtant, dans ce cas, l’espace d’origine gagne en légitimité en redevenant le centre symbolique d’une communauté internationale de pratiquants. Pour les pratiquants étrangers, le voyage vers la « terre sainte » est bien souvent une étape obligatoire à la compréhension de l’art qu’ils pratiquent. Ainsi dans les rodas de Salvador on rencontre parfois bien plus de Français, Mexicains, Etats-uniens ou Japonais que de capoeiristes locaux. De plus, pour le pèlerin ou le touriste lambda en quête de pratique authentique, la route est souvent parsemée d’embuches avant de tomber sur l’académie qui nous correspond.
Sources :
Vous pouvez retrouver l’interview complète ici: http://www.mondomix.com/news/julien-terrin-aujourd-hui-la-capoeira-est-pratique-en-grande-majorite-dans-des-milieux-aises