Un article de Malagueta (Paris), nouvelle contributrice SouCapoeira!
Je suis en retard, comme d’habitude… lorsque j’arrive dans le gymnase Max Rousié, la roda a déjà commencé depuis une quinzaine de minutes. Je franchis la porte et là, la capoeira me rattrape et me frappe violemment en plein visage.
Non… détrompez vous, je n’arrive pas au milieu d’une roda, le nez en l’air, sans voir qu’un pied calleux arrive à grande vitesse vers ma tempe tendue… Non, ce qui me renverse presque, c’est la chaleur, la musique, l’énergie qui remplissent déjà le gymnase: après le calme et le froid de la rue, j’en suis presque étourdie.
Il y a foule ce soir. Une foule toute de blanc vêtue qui dessine un vaste cercle faisant le tour de la salle. Au centre, 6 jeux sont ouverts. Cela permet à tous de voir et à tous de jouer. La bateria est déjà très vive, le chant et les paumes des mains crépitent… Chacun se mélange sans regard pour les grades mais avec un véritable effort pour mettre en confiance les moins expérimentés. L’ambiance est détendue et chaleureuse. Et comme dans « chaleureuse » il y a chaleur, nous sommes tous bientôt souriants et en nage…
Au bout d’une heure, la grande roda est resserrée pour ne laisser la place qu’à un jeu unique. Deitado agit alors en chef d’orchestre et invite les plus débutants à ouvrir le bal, ensuite ce sera au tour des intermédiaires et enfin les plus gradés. Ce principe que j’avais déjà vu dans des rodas organisées par Bem-te-vi permet à chacun de jouer dans la grande roda et évite le frustrant: « Bon ben, c’était cool mais maintenant les gradés vont jouer entre eux, les autres vous restez pour faire la chorale à côté ».
On ne va pas faire les étonnés: ce dernier cas de figure arrive très souvent. Je me souviens toujours de mes premières roda où je contemplais fascinée ces capoeristes tourbillonner à grande vitesse au milieu du cercle; bien sur, je n’envisageais même pas pouvoir mettre un orteil dans la grande roda… L’intimidante grande roda… Aujourd’hui j’apprécie beaucoup les groupes où un temps est donné aux plus « nouveaux », pour que chacun ait le loisir de s’exprimer. Vaincre la peur de la roda est un grand pas dans l’apprentissage de la capoeira!
Ce vendredi donc, les ordres de passage sont respectés. La bateria va crescendo pour accompagner les grades. Lors du dernier passage, souvent la roda s’écarte devant une acrobatie en un seul cri où se mêlent admiration et… frayeur.
Puis la roda se termine et on se retrouve tous rougeauds, ravis, devant une part de la galette organisée par Deitado et ses élèves.
J’ignore qui a eu la fève, mais ce soir là, il y avait beaucoup de rois et beaucoup de reines dans la roda.
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