Un article de Prima da bahia (Toulouse) contributrice Sou Capoeira.
Du 25 au 28 mars 2016 c’est tenu le 15éme baptême Arte Negra à Bordeaux.
Il y a quatre ans, cet événement avait été mon premier festival extérieur dans ma toute récente vie de capoeiriste ! Quelque part, c’était un peu un baptême pour moi aussi, et aujourd’hui c’est toujours un grand plaisir d’y retourner.
Alors samedi matin direction le 15ème baptême, très heureuse de retrouver les amis et l’ambiance que j’aime tant.
Comme toujours il y avait beaucoup de monde, beaucoup de mestres, contra-mestres, professeurs, élèves. Bien sûr toute la famille Arte Negra d’Europe était présente, mais aussi beaucoup d’autres groupes. C’est rare d’aller dans des événements avec autant de groupes différents (CDO, Capoeira Brasil, Ginga Nago, Angoleiros do mar, Senzala, Capoeira Nago, Origem Negra, Sul da Bahia, Malungos, etc) . C’est une chance de pouvoir prendre des cours avec des invités qui viennent d’horizons totalement différents, c’est très enrichissant en terme de capoeira (mouvement, chant, pédagogie).
Ce qui me frappe toujours c’est la « quantité » :
Le nombre d’invités, de cours, d’élèves, d’enfants, de spectacles et d’ENERGIE !
Cette énergie semble durable, recyclable, infinie et rien qu’à lui tout seul Cacique pourrait alimenter l’agglomération de Bordeaux en électricité pour un an! (Il semblerait qu’il fait tout, jusqu’au riz de la soirée…) Alors bien-sûr Cacique n’est pas tout seul, ils sont une sacrée équipe à faire tourner le festival pour assurer l’organisation, les cours et les spectacles. Mais son énergie est fédératrice, il semble alimenter la passion de ses élèves qui s’investissent d’eux mêmes par la suite.
A la quantité bien sûr s’est ajoutée la qualité avec des jeux et des cours exceptionnels ! Les passages de corde des enfants comme des adultes étaient spectaculaires. Les rodas, avec tous ces profs invités, étaient d’un très haut niveau !
En dehors des cours et séquences passés par les invités, j’ai gardé en mémoire 4 moments bien spécifiques.
La roda mignonne : dimanche matin parcours des baby-capoeiristes avec leurs parents… vraiment craquant.
La perte de control : fin de la journée de dimanche, après une big roda à 4 jeux, tout le monde cri et chante en se poussant, pendant bien dix minutes. Hystérie.
THE frisson : un chant mené par Viuva « Capoeira Vem » pendant lequel nous sommes tous rentrés en transe pendant une vingtaine de minutes. Elle chantait avec ses tripes, on répondait avec nos cœurs. C’était beau.
La surprise : un cours de danse très physique avec la professeure et danseuse professionnelle Barbara Rose, celle qui inspire tout le groupe Arte Negra dans les chorégraphies. Axé Total !
Il y a eu des spectacles pour les batizados enfants et adultes et pendant la soirée de samedi. Ces chorégraphies de Maculélé, samba, afoxé, puxada de rede sont l’occasion de montrer les différents aspects de la culture afro-brésilienne dont fait partie la capoeira. Ainsi les parents, amis et les élèves s’ouvrent à cette culture immensément riche.
Samedi et dimanche se sont succédé cours, rodas et soirées (super concert de Banda do Rolé le dimanche) dans une ambiance familiale et festive… puis est arrivé le lundi avec sa fatigue et ses au revoirs. C’est toujours une journée différente des autres, déjà elle se passe dans une autre salle, la moitié des gens est déjà partie et nous sommes fatigués. Mais c’est là que l’on trouve son deuxième souffle, ou que l’on va se réfugier à la bateria… cette journée est un moment de cocooning, un partage entre les « derniers survivants » dans une ambiance plus intimiste. Même le temps semble avancer plus lentement.
Ce lundi dans le Dojo de la Flèche je pensais que la fatigue m’avait mise à fleur de peau, le moindre chant m’émouvait et je ne sais combien de fois j’ai eu des frissons… en regardant les vidéos une semaine après je retrouve ces sensations et je me rends compte que ça n’était pas la fatigue !
Comme toujours, nous avons vécu des moments forts en émotion chez Arte Negra. Est-ce que c’est l’histoire de ce groupe ? Est-ce que ce sont les puissants battements de tambours? La rencontre de différentes énergies ? La forte complicité entre les membres de ce groupe ? Je ne saurais pas expliquer ce qui rend l’ambiance de ces événements si spéciale. Mais c’est toujours un bouillonnement d’énergie qui touche au cœur les personnes qui se laissent embarquer dans le navire Arte Negra.
Arrivés à la fin, après les chants d’au-revoirs, les discours et remerciements… personne n’a bougé de la roda ! Nous étions tous plantés devant la bateria à attendre qu’il se passe quelque chose. Ce moment de flottement a duré quelques minutes et nous a valu une bonne dernière tranche de rire. Il y avait un sentiment désespéré qui nous faisait croire à tous que ça allait repartir …« non ce n’est pas possible, ce n’est pas fini ! ».
Pourtant si malheureusement, il a fallu faire des bisous, se dire à la prochaine et repartir vivre notre quotidien, et tout ça avec une heure de moins… retour à la réalité compliqué.
On peut dire que je suis abonnée aux événements Arte Negra, surtout depuis que j’ai eu l’occasion de visiter le groupe à Salvador de Bahia. Le projet social qui est porté à chacun de leurs événements a pris tout son sens pour moi quand j’ai assisté aux entraînements de capoeira là-bas dans cette petite salle remplie d’ados a 2000%.
Je crois que la force de ce groupe et l’ambiance de cet événement vient de là : l’union pour la réussite d’un beau projet (voir projet Arte Ger’Ação )! Avec de l’amour, de l’amitié et de la volonté, on atteint des sommets. Ce weekend de pâques on était presque au Nirvana …
Merci à tous pour ce super moment qui était trop court même en trois jours.
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