Plusieurs folkloristes et linguistes se sont affrontés pour reconstituer l’origine du terme « Capoeira » et si les débats furent ardents entre partisans d’origine portugaise ou tupi, la dernière tend à l’emporter aujourd’hui.
Dans la langue Tupi, le terme « Capoeira » ou caa- puera désigne une zone de hautes herbes ayant poussé après un incendie de forêt ou sur le sol d’une exploitation abandonnée ou en jachère. C’est donc à l’abri du regard des maîtres, et sous l’œil intrigué des Amérindiens que la Capoeira aurait commencé à se développer autour des grandes exploitations sucrières.
Si aucune réponse définitive n’a encore été donnée concernant la véracité de l’une de ces théories, il est vrai qu’une grande similitude existe entre la Capoeira et certaines danses rituelles africaines telles que le N’golo, ou encore avec des danses telles que le Ladja en Martinique et le Morring sur l’île de la Réunion . Ces similitudes laissent entrevoir leur origine commune, faisant de la Capoeira l’une des manifestations culturelles dérivée de la matrice culturelle de la diaspora noire.
Je pense personnellement que toutes ces théories se valent en un certain sens. En vérité il faut l’observer comme une pratique issue du syncrétisme entre ces différentes matrices culturelles. La Capoeira, comme toute pratique culturelle, est le fruit de la rencontre entre ces peuples. Si l’origine africaine reste indéniable (rythmes musicaux, chants louant la mémoire des afro-descendants ou d’un lointain souvenir du violent arrachement à une terre d’origine), la langue par laquelle ils sont véhiculés est bien souvent le portugais. Certains des instruments utilisés dans la Capoeira comme le Pandeiro (tambourin) proviennent du Moyen-Orient et ont été apportés par les colons portugais.
Sources :
Julien Terrin, anthropologue, a écrit en 2011 un mémoire de recherche intitulé : Salvador de Bahia, la Mecque de la Capoeira. Cet extrait provient d’une interview conduite par Julien Bouisset lors d’une rencontre, en vue de l’évènement à la Cité de la Musique, «Capoeira : danse et combat », le 12 février 2012
Vous pouvez la retrouver ici: http://www.mondomix.com/news/julien-terrin-aujourd-hui-la-capoeira-est-pratique-en-grande-majorite-dans-des-milieux-aises