La Capoeira, au Brésil comme ailleurs où elle est pratiquée, est considérée comme un art martial, une danse de combat. Porteuse d’une partie de la culture afro-brésilienne, elle a évolué depuis le temps de l’esclavage où elle était pratiquée clandestinement.
Quel que soit le lieu de sa pratique, la capoeira se joue le plus souvent dans un espace circulaire, la roda (ronde en portugais). Cette ronde est formée de capoeiristes ( qui seront également les chœurs) autour d’une bateria (un orchestre), composée d’ un à trois berimbaus (arcs musicaux), d’un atabaque (tambour), d’un ou deux pandeiros (tambourin à cymbales) , d’un Agogô (cloche double ) et d’un reco- reco (grattoir) . La roda se déroule dans un ordre rituel bien précis et possède des règles qui lui sont propres.
Une fois la roda formée, le berimbau gunga (le plus grave des trois), commence à jouer, suivi par les autres instruments. Le soliste (qui tient le berimbau–maître) commence le chant dont le refrain sera repris en chœur par la ronde entière. Viennent alors s’accroupir au pied de l’orchestre deux capoeiristes, attendant le signal pour commencer à jouer. La cadence des jeux au centre de la ronde se fera en fonction des rythmes joués par les instruments.
Dialogue corporel, musique, chants sont ainsi des éléments qui composent la roda. Elle concentre au sein de son espace délimité ce que les capoeiristes appellent energia, une énergie circulant entre tous ceux qui forment la ronde et à l’intérieur de celle-ci. Bien que difficilement définissable, cette énergie est essentielle au bon déroulement de la ronde. Elle est l’expression d’une « bonne » pratique musicale en même temps qu’une « bonne » expression corporelle.