Un article de Constance « Pimentinha » (Toulouse) sur le blog Koala Rayé.
Aujourd’hui, , on va parler capoeira, avec Constance. Ce sport de combat, dirons-nous aux multiples facettes…
Cette jeune Toulousaine de 28 ans qui tient le blog « Koala Rayé » depuis 2012. Entre derniers achats, coups de cœur et wishlist, elle publie essentiellement des looks à base de baskets. Parallèlement, de temps en temps elle nous fait partager ces passions…
Dans cette article elle va s’attaquer à un morceau un peu dur à raconter la capoeira.
Elle oscille entre danse, combat, (ce que l’on en perçoit du moins), mais également jeu, musique, chants (je peux vous dire que lorsque vous commencez à en faire, vous repérez de loin les rodas de rue mais de même, nous y reviendrons plus tard) et histoire du Brésil. Car oui la capoeira c’est un peu tout ça et même plus et vous le savez peut-être mais ce sport (mais je rebute à employer ce mot car ce n’est vraiment pas qu’un sport c’est beaucoup plus) est à l’origine Brésilien. L’histoire veut que ce soit les esclaves amenés de force d’Afrique vers le Brésil qui aient inventé cette danse pour s’entraîner à combattre sans éveiller les soupçons de leurs maîtres, en faisant passer la capoeira pour une danse, un jeu malicieux inoffensif.
Pourtant, les coups pouvaient être fatals et c’est ainsi que dans la période post-colonialiste, en 1890, la capoeira est interdite par les autorités brésiliennes et perçue comme un sport de bandits (il faut pourtant préciser que certains s’en servaient probablement à mauvais escient, mais bref…). Pour faire bref la capoeira se démocratise au début du 20ème siècle grâce à Mestre Bimba qui va mettre en valeur la capoeira Regional (celle qui se fait remarquer par les figures acrobatiques et qui est très rapide) mais aussi par Mestre Pastinha, qui, lui garde l’aspect traditionnel avec la capoeira Angola (jeu basé sur la malice face à l’adversaire, avec des rythmes bien plus lents mais où l’on doit tromper l’adversaire, feinter)…
J’étais toujours très attirée par les rodas de capoeira que l’on peut croiser dans les rues, ces rondes qui encerclent les joueurs de capoeira, autour desquelles certains jouent des instruments, et les reste chante en frappant dans leurs mains en attendant de pouvoir jouer. Il s’en dégage une énergie folle.
_Un corps tonique, musclé… Étant donné la teneur des entraînement (je pratiquais la capoeira régional, à base de bon nombres d’exercices très physiques), le physique suit forcément au bout d’un moment… Bon il faut quand même coupler le sport à quelque chose d’autre ou en faire plusieurs fois par semaine mais au fur et à mesure, le rythme cardiaque se développe également…
_De meilleurs réflexes. En dehors de donner des coups, la capoeira apprend également à les esquiver à les parer voir à y réagir.
_Aucun rapport ou si, peut-être puisque j’en parle… Mais pratiquer la capoeira m’a en quelques sortes donné confiance en moi… Je n’étais pas quelqu’un de très extravertie (et je ne le suis toujours pas) mais disons que j’ai peut-être moins de mal à prendre la parole en public, entre autre… 🙂
Ceci dit, tout cela ne vient pas de suite, comme on dit si bien, Rome ne s’est pas bâtie en un jour, et là c’est pareil, c’est à force d’entraînements que l’on arrive à avoir des réflexes précis, à se surprendre soi-même…
Personnellement, j’ai fait ça complètement au hasard et il se trouve que je suis bien tombée. Le premier groupe de Capoeira dans lequel
je suis rentrée, j’y suis restée! Pour ma part, donc, il était orienté capoeira régional, plus acrobatique et plus rapide que l’autre type de capoeira (Angola pour ceux qui suivent!) et je dois dire que les acrobaties font partie de ce qui me séduisait dans ce sport, ainsi que la vitesse à laquelle se joue cette capoeira là (rythmes très rapides, coups de pieds également, à la différence de la capoeira Angola). En gros, la manière dont vous jouerez la capoeira dépendra de votre club… ça peut paraître anodin mais ça peut changer beaucoup de choses… Ceci dit, la capoeira reste un sport ouvert, ce n’est pas parce que j’étais dans un groupe de capoeira regional qu’on ne faisait que ça…
_d’éventuelles chaussures légères mais personnellement je préférai travailler pieds nus même si au début vous aurez affaire à de grosses ampoules… Il faut souffrir pour… pour s’amuser dirons nous 😉 mais si vous êtes douillets, je vous conseille les chaussures 😉
_de la corde, qui, elle correspond à votre grade. Mais attention, la couleur des grades change selon les groupes. La corde d’un maître peut par exemple être blanche dans un groupe et noire dans l’autre donc méfiez vous de celui que vous avez en face de vous 😉 En outre, la corde, ça se mérite, dans mon groupe, la première s’obtient à l’issue du batizado, la cérémonie de remise des cordes après un jeu avec un maître ou professeur de capoeira… Attention toutefois, comme mon prof avait l’occasion de le dire, la corde ne fait pas le bon capoeiriste…On vous donnera aussi éventuellement lors du batizado votre surnom de capoeiriste… Le mien, c’est Pimentinha, il paraît que je pique…
_La première partie est consacrée à l’échauffement, course, endurance, ginga (le mouvement de base de la capoeira, celui qui donne un côté dansant, qui fait balancer le corps des jogadores), travail d’esquives, déplacements… on commence à chauffer le corps.
_La deuxième partie, la plus longue, est consacrée à l’entraînement : on apprend des mouvements, on les répète souvent avec un partenaire, on travaille des variantes de ces mouvements, etc…
_La dernière partie du cours, et la meilleure (!)… La mise en pratique des mouvements dans la roda… On forme un cercle, on prépare les instruments, les chants commencent à retentir et vous commencez à entrer dans la roda. C’est très intimidant, au début, mais après, je peux vous jurer qu’une force d’attraction vous poussera à vous jeter dans le jeu et vous trouverez que vous en sortirez bien trop tôt! Et attention, ici pas de chorégraphie travaillée, tout se fait à l’instinct, quand
vous jouez, c’est de la pure improvisation, des réactions aux coups de vos adversaires, des esquives, des acrobaties que vous arrivez à placer, des chutes (car il y en a!)… ça peut parfois être impressionnant mais les capoeiristes savent ce qu’ils font, ils s’adaptent au niveau de la personne qui se trouve en face d’eux 😉 C’est le moment tant attendu du cours qui peut durer très longtemps, car vous le verrez, dans une roda, on perd souvent toute notion de temps…
Les petits trucs en plus
_Vous le percevrez au bout de quelques temps, quand vous commencerez à vous sentir à l’aise dans la roda, mais on dit souvent d’un bon capoeiriste qu’il est malicieux… Cette mali
ce, vous la percevrez dans le jeu, dans la manière qu’il aura de vous faire croire qu’il va d’un côté et quand vous le retrouverez de l’autre 😉 Et vous serez déjà par terre quand vous vous en rendrez compte…
_Pour compléter vos cours, vous aurez probablement la possibilité de participer à des stages avec d’autres professeurs, contre-maîtres, maîtres, profitez-en, c’est l’occasion de mettre à profit vos quelques connaissances d’apprendre de nouveaux m
ouvements ou de comprendre comment en faire certains autres…
_Je n’en ai pas parlé, mais l’apprentissage du portugais brésilien fait partie intégrante de l’entraînement du capoeiriste, à la fois de par les chants qui sont tous en brésilien et qui font aussi souvent référence à l’Afrique mais également parce que les personnes que vous serez amenés à rencontrer dans les différents stages, seront tout simplement majoritairement des Brésiliens qui ne parlent pas nécessairement français bien que la capoeira soit en pleine expansion en Europe…
Ah ça me donnerait presque envie de recommencer de reparler de ce sport… En espérant vous avoir fait découvrir quelque chose…
Je peux seulement vous dire que ça vaut le coup d’essayer mais attention si ça vous plaît, vous risquez bel et bien de tomber dans la magique capoeira… et de finir votre vie au Brésil, à Bahia… 😉
Mon groupe sur Toulouse : Candeias avec le Contra Mestre Molejo
Contact : koalaraye@gmail.com
Son blog « Koala Rayé »
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