Capoeira en France !Socio-anthropologie

CAPOEIRA PARA TODOS « Abdoulaye » Episode 1

Un article de Rosalie, Paris. Contributrice SOU CAPOEIRA!

Abdoulaye et la capoeira

Entretien avec Peter BROOK par Claude CHALANGUIER Espace de recherche, Vie artistique et culturelle Université Lumière Lyon 2 Reliance n°10 juin 2003

© GAILLARDET Rosalie
“ Chez eux, je perçois avec émotion l’urgence du geste, l’importance du temps, du son, de la couleur, et par-dessus tout, les interrogations entre le dedans et le dehors, entre l’évidence des corps et la parole incertaine”

Dans le cadre de ma formation d’Educatrice spécialisée, je suis amenée à rédiger un mémoire pratique. Ce projet répond à mes missions en tant que travailleuse sociale, à savoir favoriser l’épanouissement, la progression et l’autonomie des personnes accompagnées.

j’ai eu la chance de pouvoir utiliser ma passion comme outil au sein de mon travail.  Je dois dire que les structures ont été ouvertes à cette proposition un peu décalée, ce qui a été une grande source de joie et d’envie pour moi, que j’espère avoir transmis aux équipes avec qui j’ai travaillé et bien sûr aux usagers.

Dans ce cadre la je vais vous parler de ma rencontre avec « Abdoulaye »

Ce jeune m’a particulièrement touchée par sa bienveillance avec les personnes en situation de handicap. Toujours dans l’entraide, ne se moquant jamais d’eux, sa gentillesse irradiait de lui comme une lumière bienfaisante. Il n’avait aucune appréhension à faire les exercices avec eux, je ne sentais pas chez lui cette peur commune aux personnes qui ne côtoient pas le handicap. Peut-être qu’au Mali, où j’ai voyagé moi-même, le handicap est mieux accepté qu’en France, la communauté entière prend en charge les personnes handicapées et ils font partie intégrante du paysage.

Abdoulaye et moi avons noué des liens forts en dehors du projet car il était passionné par la capoeira et notre relation a dépassé le cadre professionnel pour rejoindre la sphère du privé, ce que j’assume totalement mais qui pourrait être vu comme un manque de travail sur la « juste » distance.

© by Capoeira Brasil

Après la démonstration et la fin du premier partenariat, il a souhaité continuer à pratiquer mais n’avait pas les moyens de payer une adhésion à un club. J’ai donc proposé un arrangement à mon propre professeur de capoeira, une autre personne qui n’avait pas pu s’engager dans ce projet : en échange de la distribution de flyers faisant la promotion de l’association, Abdoulaye pouvait venir s’entraîner gratuitement.

Il a donc rejoint mon club et si nous sortons ici complètement du champ de l’éducation spécialisée, il est intéressant de voir à quel point cela a changé sa vie. En effet, petit protégé du groupe, il s’est rapidement attiré la bienveillance de mes camarades d’entraînement et nous avons constitué un réseau solide autour de lui, porteur d’amélioration de son quotidien. Ainsi, j’ai organisé des collectes anonymes pour qu’il puisse avoir des vêtements et de la nourriture car entre temps, l’association F. l’avait reconnu majeur et l’avait sorti du dispositif. Il était à la rue avec impossibilité d’être hébergé par le 115, qui lui, le considérait comme mineur…

Il s’est rapidement fait des amis au sein du groupe, ce qui l’a sorti de son isolement et lui a permis de progresser en français. Nous l’avons emmené à un festival en Normandie où il a vu la mer pour la première fois. Les personnes du groupe lui donnaient de l’argent, de la nourriture halal, des baskets à la mode. Et certains l’ont hébergé lorsqu’il était à la rue.

Il m’a raconté son histoire bien longtemps après, lorsque sa situation s’est améliorée. Aujourd’hui accueilli par un centre d’urgence pour jeunes, il est en CAP restauration et a obtenu un visa étudiant. Il continue de passer nous voir à l’entraînement, nous appelle et je l’accompagne ponctuellement pour ses devoirs, ses lessives ou ses recherches professionnelles.

Il m’a dit que sans la capoeira, il n’en serait pas là aujourd’hui.

PimPolho

© By Lu

Bien sûr, ce n’est pas ce projet uniquement qui a changé sa vie, il s’agit également de sa formidable capacité d’adaptation et de son courage hors normes, mais je pense sincèrement que cela y a contribué, et preuve en est que les liens qu’il a créé à travers cette activité perdurent deux ans après la fin de son implication. Il a dû arrêter la pratique en raison de blessures anciennes pour lesquelles il a été mal soigné au Mali, mais son lien au groupe a malgré tout continué.

Pour les personnes interesse par cette article, voici integrale du Memoire :

GAILLARDET Rosalie
Diplôme d’Etat Éducatrice Spécialisée
DC2
Année 2019 / Mémoire-FINI

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