La Capoeira est un mélange de danse, de lutte et de jeu, où les danseurs combattent le sourire aux lèvres. Ce spectacle déroutant est-il profane ou bien sacré ?
Julien Terrin : La question du rapport entre la Capoeira et le sacré est super pertinente. La Capoeira possède plusieurs facettes. On retrouve dans les récits du début du XXème siècle des traces d’une Capoeira festive, jouée dans les arrière-cours, ou bien à la sortie de l’église. Ces moments de détente et d’amusement particulièrement bien arrosés sont l’expression d’une pratique profane, inscrite dans le quotidien des travailleurs précaires afro-brésiliens. Néanmoins, au sein même de ces pratiques, les relations entre l’univers de la Capoeira et l’univers religieux (principalement afro-brésilien) est très marquant. Que ce soit au niveau des rythmes, des chants ou des mouvements corporels, on ne peut que constater l’existence de similitudes qui renvoient à une matrice culturelle commune. Maitre Decânio précise par exemple que « le Candomblé est la source mystique d’où jaillit la magie de la Capoeira ».
Sources :
Julien Terrin, anthropologue, a réalisé en 2011 un mémoire de recherche intitulé : Salvador de Bahia, la Mecque de la Capoeira. Cet extrait provient d’une interview réalisée par Julien Bouisset lors de l’évènement à la Cité de la Musique, « Capoeira : danse et combat », le 12 février 2012
Vous pouvez la retrouver ici: http://www.mondomix.com/news/julien-terrin-aujourd-hui-la-capoeira-est-pratique-en-grande-majorite-dans-des-milieux-aises